samedi 7 mai 2022

Jürgen Gilg

 C'est avec une grande tristesse que j'ai appris la mort de Jürgen Gilg(mort subite et naturelle).
Les lecteurs de ce blog et utilisateurs de PSTricks connaissent bien le nom de Jürgen Gilg, sa contribution a été immense, de qualité et très variée, il suffit de taper Jürgen Gilg ou (Juergen Gilg) sur le moteur de recherche de ce blog pour la découvrir.
Il est aussi le co-auteur avec Günther Kurz, de deux manuels de physique :

Mechanik
Schwingungslehre
Wärmelehre

Strömungslehre
Wellenlehre
Optik
Electrzitätslhre
Magnetismus

Cornelsen (éditeur)

Jürgen était en train de déménager vers le centre de Stuttgart et cela l'enchantait. Nous avions mis en route sur son initiative, un projet de package sur les quadrilatères articulés pour lequel nous devions nous recontacter après son déménagement le 15 mai, peut-être le continuerai-je seul pour lui rendre hommage.

Jürgen terminait ses messages par : Amitiés, Jürgen.

Je lui garde mon affection,

Manuel

L'hommage de Jean-François Burnol à notre ami Jürgen Gilg :

 « C'est avec une profonde tristesse que j'ai appris le décès totalement inattendu de Jürgen. Que de regrets maintenant de ne pas être allé le voir en Allemagne ! J'ai reçu son premier courriel le 2 janvier 2018, quelques temps après avoir commencé à interagir avec Thomas Söll, et il avait comme titre "Polynomials with XINT" et est à l'origine directe de mon package TeX/LaTeX "polexpr". Depuis lors nous avons eu de très nombreux échanges, Jürgen, Thomas et moi autour de xint, de polexpr et aussi de PS-Tricks dont Jürgen était un expert, et où il fut mon professeur en tout. Jürgen faisait avec Thomas Söll et d'autres des choses extraordinaires avec PS-Tricks. Les mois et années passant nous échangions de plus en plus sur d'autres sujets, sur les évènements de nos vies respectives, nous avons partagé des expériences communes douloureuses. Je pense que Jürgen avait le cœur sur la main, j'ai l'impression de l'avoir connu depuis dix ou vingt ans, mais ce ne sont que quatre années... je souhaite m'associer à la grande peine que doit ressentir sa famille et tes amis. »

Jean-François Burnol, le 8 mai 2022.

Je vous propose une animation réalisée par Jürgen Gilg pour illustrer le système du monde vu par Képler

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Elle est présente ici :

 https://pstricks.blogspot.com/2018/01/chanfreiner-un-cube-un-parallelepipede.html

et provient de :

http://melusine.eu.org/syracuse/pstricks/pst-solides3d/animations/a51/

Jürgen en avait écrit une documentation :

http://melusine.eu.org/syracuse/pstricks/base/pst-solides3d/kepler/Kepler_english.pf 

Dans ce même document, vous trouverez, sur ce sujet, deux extraits des livres de John Banville : “Kepler” (1981), et Jacques Blamont  “Le chiffre et le songe”(1993) , voici ce dernier :

 « Or Euclide a montré que dans l’espace a trois dimensions, seuls existent cinq solides (dits pythagoriciens) dont les faces sont identiques le tétraèdre (constitué de quatre triangles), le cube (quatre carrés), l’octaèdre (huit triangles), le dodécaèdre (douze pentagones), l’icosaèdre (vingt triangles). Leur symétrie leur permet d’être inscrits dans une sphère (C’est-à-dire que leurs sommets sont placés sur elle) ou d’être circonscrits à une sphère (c’est-à-dire que leurs côtés sont tangents à elle). Cinq solides, cinq intervalles entre les planètes ! Cette coïncidence fournissait la solution immédiate à l’énigme du nombre des planètes et au mystère de leurs distances; les rayons des sphères calculés par Copernic permettaient de disposer les cinq solides entre les sphères dans l’ordre suivant :
Saturne-cube-Jupiter-tétraèdre-Mars-dodécaèdre-Terre-icosaèdre-Vénus-octaèdre-Mercure
Il fallait un peu forcer les nombres, mais dans l’ensemble l’accord était bon, sauf pour Jupiter, “mais personne ne s’en étonnera, vu la grande distance”. Voilà de quoi faire oublier bien des furoncles. Le jeune homme de vingt-trois ans bondit sur sa plume et écrivit un livre qui, en dépit de son erreur centrale, n’en était pas moins un chef-d’œuvre, le Mysterium cosmographicum, dont nous connaissons la genèse grâce à sa préface:
“je ne voyais pas encore clairement dans quel ordre il fallait ranger les solides parfaits, et néanmoins je réussis [...] à les ranger si heureusement que plus tard, quand je vérifiai ces dispositions je n’eus rien à y changer. je ne regrettais plus alors le temps perdu ; je n’étais plus las de mon travail ; je ne reculais devant aucun calcul, si difficile qu’il fût. Jour et nuit je fis mes calculs pour voir si la proposition que je venais de formuler s’accordait avec les orbites de Copernic ou bien si ma joie serait emportée par le vent [...]. En quelques jours tout fut en place. je vis les solides symétriques s’insérer l’un après l’autre avec tant de précision entre les orbites appropriées [...] que si un paysan demandait à quels crochets les cieux sont fixés pour ne pas tomber, il serait facile de répondre.” »